C’est le concept principal d’Agile, et pourtant on en entend peu parler : l’activité va être gérée sur un mode capacitaire. « On fait ce que l’on est capable de faire avec l’équipe de la Squad, selon les priorités définies ».
Pour la R&D, le concept de projet disparaît donc. En conséquence, il n’y a plus de chef de projet – ceux dont c’était le poste ont dû – ou vont devoir – en trouver un autre. Et aussi, il ne devrait plus y avoir ni budget projet, ni planning projet!
Adieu donc, le « Time to Market » (TTM) et la roadmap de livraison des projets? Adieu l’affectation analytique des heures travaillées, sur numéro de projet, via nos outils dédiés « Time Tracking » – devenu MSTT puis Sciforma?
Il semble que cela ne soit pas encore acté par le management. Dans le périmètre Moyenne Tension, pionnier dans l’expérimentation d’Agile, on continue d’imputer ses heures; et à l' »Open Line » du mois dernier, la direction a encore présenté un planning de lancement d’offres pour 2022 et 2023…
La Cfdt souhaite que la direction clarifie rapidement cet entre-deux. La logique d’Agile voudrait que l’affectation des heures aux projets disparaisse; et que l’on substitue au TTM, un planning de « livraisons » (« release » dans la terminologie Agile), au contenu indéfini.
L’adéquation de ce contenu avec les besoins du commerce ne semble pas aller de soi; c’est peut-être la principale inconnue d’Agile aujourd’hui, et la raison des hésitations du management. Pour la Cfdt, il est essentiel de ne pas superposer deux gouvernances, l’une « à capacité fixe » et l’autre « à délai fixe »; sans quoi l’activité deviendrait insoutenable pour les salariés.