200 salariés virés d’un claquement de doigt, la Cfdt saisit la justice

On oublie déjà leurs visages…

Vous rappelez-vous des prestataires qui travaillaient avec nous début 2020?

Beaucoup doivent être à Pôle Emploi aujourd’hui. Ils ont disparu des plateaux sans crier gare, avec peut-être à peine un merci; parfois après des années de travail avec nous.

Combien de drames personnels derrière cette organisation de la prestation, revendiquée par la Direction comme un schéma à développer? Doit-on se féliciter de ces licenciements sous-traités, au titre de “l’agilité”? La Cfdt dénonce un système institué, aboutissant à la création d’une catégorie de “sous-salariés”, imposée en particulier aux jeunes.

Comment parler de la valeur du travail, de l’identification, de l’engagement, dans un système où l’entreprise réduit sa relation avec le salarié à une clause commerciale? Cette incohérence entre le discours et les actes mine la crédibilité et la confiance, et nous affecte tous par ricochet.

La Cfdt a porté ce sujet devant la justice, car la prestation de service est assujettie à des conditions strictes, qui ne semblent pas remplies dans bien des cas chez Schneider à Grenoble. Une première audience s’est tenue au tribunal administratif de Grenoble le 10 février. La Cfdt a réclamé en référé, des compléments d’information sur les missions confiées aux prestataires de service, le nombre de salariés impliqués, ainsi que les clauses de rémunération de ces contrats.

Le tribunal se prononcera fin avril sur ces demandes, qui pourraient instruire un procès sur le fond au titre du marchandage de main d’oeuvre, visant aussi bien Schneider Electric, que des entreprises de prestation.

Quoi qu’il en soit, la CFDT continuera à dénoncer une situation anormale, refusant de faire “comme si de rien n’était”. Fidèle à sa devise, elle continuera à défendre tous les salariés, sans oublier les plus précaires.